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POURQUOI PRAYERS ? 

Selon le contexte, selon la culture, la prière est multiple : mais elle est toujours et d’abord une réflexion sur soi-même, une méditation destinée à rechercher un état physique ou mental différent, sûrement meilleur. Bien au delà de sa forme collective et souvent spectaculaire, ce qui m’intéresse dans l’idée de prière, c’est cet abandon de soi, cette relaxation du corps, ce mariage des mains, cette intimité entre soi et soi-même, ce repli de l’esprit vers un monde intérieur.

Dans notre monde moderne, hyper connecté, en perpétuel mouvement, où, quand et comment trouver le temps et l’état d’esprit pour cette prière très personnelle ? En photographe du quotidien, recherchant l’étincelle artistique dans les failles de la vie “normale”, c’est dans un endroit inattendu que le choc esthétique s’est produit. Le métropolitain.

Etonnant ? Etonné ? Pour ceux qui vivent dans des villes équipées de “métros”, l’idée que dans ces lieux surpeuplés, stressants parfois, on puisse trouver refuge pour prier sera choquante. Pour les photographes, le souvenir du projet “Tokyo Compression” de Michael Wolf montrant les passagers comprimés contre les portes du métro Tokyoite ajoutera au scepticisme : “Ils vivent comme des sardines. C’était comme regarder un passage de l’enfer” a t-il commenté.

Quelle ironie d’être si proche de ses congénères et si seul. Inutile. Mais avec un regard décalé, apaisé, artistique peut-être, il est toutefois possible de percevoir ce relâchement qui étreint les voyageurs quand, enfermés, bloqués, leur seule issue est l’attente et le repli sur soi. “La patience est la plus grande des prières.” nous dit le Bouddha. La prière comme moyen de s’évader de l’enfer souterrain ?

Dans le métro, le corps en position molle, le rayon d’action au néant, l’esprit vagabonde, les mains se rejoignent : la prière intime se dévoile. Au travers de ces mains, souvent plus bavardes que les voyageurs auxquels elles appartiennent, j’ai rencontré ces âmes, j’ai deviné leurs tourments. Ces mains sont jeunes, manucurées, flétries, décorées, actives, déterminées ou pensives. Comme de frêles haïkus, elles parlent de détresse, d’amour, de solitude, de détermination, d’angoisse ou d’amitié.

Dans le métro je les ai rencontrées, elles m’ont conté mille histoires. Elles appartiennent au passé, le temps de la photographie. Elles appartiennent au présent car je les partage avec vous. Elles appartiennent au futur aussi, quelles histoires vous raconteront-elles?

 
  • Rêves sans but, Dans la lande brûlée, La voix du vent.-Taigu Ryokan ( 1758-1831 )
  • Au festival des étoiles, Les cœurs ne peuvent se rencontrer, Extase de pluie. Matsuo Bashõ ( 1644-1695 )
  • Paysage de paradis, Nul ne sait que je rougis, Au contact d'un homme, la nuit. Paul Éluard (1895-1952 )
  • Au piano, Quatre mains, Un seul coeur. René Maublanc (1891-1960 )
  • Du sang paysan, Dans mes veines, Moisson bleue. Kakimoto Tae (1893 )
  • Même la peau de l’empereur, Est parsemée de taches de vieillesse, Cerisier en fleur. Sugita Hisajo (1890-1946)
  • Le printemps est là, J’entends le bruit des vagues, De dessous mon bureau. Awano Seiho (1899-1992)
  • Du chagrin plein la gorge, Je fredonne soudain, Soir d’automne. Kaneko Tota (1919)
  • Mains jointes sous l’ondée, Du village on entend, Trois heures sonner au temple. Yamaguchi Sodo (1642-1716)
  • Solitude, Après le feu d’artifice, Une étoile filante. Masaoka Shiki (1866-1909)
  • Averse d’été, Une femme solitaire, Rêve à la fenêtre. Nagata Koi (1900-1997)
  • Femme sans chanteur, Vêtements noirs, maisons grises, L'amour sort le soir. Paul Éluard (1895-1952)
  • Sur le ruisseau, Elle court après son reflet, La libellule. Ida Dakotsu (1885-1962)
  • Au fond de la jarre, Sous la lune d’été, Une pieuvre rêve. Matsuo Bashõ (1644-1695)
  • La pluie commence à tomber, C’est le battement, Du coeur de la nuit. Takarai Kikaku (1661-1707)
  • L’automne se termine, Qui pourrait comprendre, Ma mélancolie. Yotsuya Ryu (1758)
  • Elles sont amaigries, Les mains qu’il joint, Lui pour qui je joins les miennes. Yamaguchi Seishi (1901-1994)
  • Retombé au sol, Le cerf-volant, A égaré son âme. Haïku-Kubota Kuhonta (1881-1926)
  • Pour savoir ce qu'est le feu, Il faut s'y brûler, De même l'amour. Hôsai Ozaki (1885-1926)
  • Le bruit incessant des vagues, Mon village natal, Si loin. Taneda Santoka (1882-1939)
  • Une pierre pour oreiller, J’accompagne, Les nuages. Taneda Santoka (1882-1939)
  • Il n'y a rien, Dans mes poches, Rien que mes mains. Haïku-Sumitaku Kenshin (1961-1987)
  • L’eau limpide, Ni dedans, Ni dehors. Ida Dakotsu (1885-1962)
  • Orchidée du soir, Cachant dans son parfum, Le blanc de sa fleur. Yosa Buson (1716-1783)
  • Mon déjeuner, D’aujourd’hui, De l’eau. Taneda Santoka (1882-1939)
  • Neige qui tombait sur nous deux, Es-tu la même, Cette année. Matsuo Bashõ (1644-1695)
  • Pour celui qui part, Pour celui qui reste, Deux automnes. Yosa Buson (1716-1783)
  • Profonde solitude, Je bouge mon ombre, Histoire de voir. Nakatsuka Ippekiro (1887-1946)
  • Au plus tard du soir, Sous les cerisiers en fleurs, Douce solitude Au plus tard du soir. Yotsuya Ryu (1758)
  • Rien de plus facile à dire, Ni de plus difficile à faire, Que de lâcher prise. Taneda Santoka
  • Rien ne dit, Dans le chant de la cigale, Qu’elle est près de sa fin. Matsuo Bashõ (1644-1695)
  • Sans rien dire, Le silence, Le calme. Takahama Kyoshi (1874-1959)